Après être passé par une situation dramatique de plusieurs mois qui a impacté très fortement la majorité de nos entreprises, de la plus petite à la plus grande, nous sommes depuis peu engagés dans la phase de relance cadencée par le processus de déconfinement initié par le gouvernement.
À côté des drames et des conséquences négatives causées par la pandémie, d’aucuns doivent reconnaitre que la crise a provoqué de nombreuses réactions et initiatives exceptionnelles au sein des organisations publiques et privées. Celles-ci n’ont pas seulement permis de traverser cette période difficile à moindre impact – voire avec bénéfices pour certaines sociétés – mais sont aujourd’hui considérées par beaucoup d’employeurs, d’employés, de fournisseurs et de clients comme devant faire partie de la nouvelle normalité !
Pourquoi se priver des bénéfices du télétravail ? pourquoi ne pas continuer la digitalisation de certains processus ? pourquoi ne pas revoir notre écosystème et relocaliser nos partenariats ou nos sites de production ? etc. … On ne va quand même pas arrêter tout cela !
Mais est-ce si simple ?
Tout en étant profondément convaincu qu’un retour à la normal serait un échec fondamental, je pense que la mise en œuvre de manière pérenne de ces solutions pourrait s’avérer compliquée pour de nombreuses organisations.
En effet, beaucoup d’entreprises sont dans des situations économiques critiques et doivent de manière urgente aller chercher des ventes et des revenus pour compenser les faibles performances des mois passés, donc la priorité est clairement le court terme et le ‘bottom line’.
La question va donc se poser pour les dirigeants : faut-il choisir le court terme et dans ce cas le plus simple peut sembler être le retour à la situation précédente que l’on maitrise et qui ne demande pas de changements ou bâtir sur les nouveaux processus et outils qui ont tant aidé pendant la crise afin d’évoluer vers une nouvelle normalité ?
Cette deuxième piste est sans doute la plus attractive mais, comme toute transformation d’entreprise, elle demandera du temps, de l’argent et une conduite du changement suffisante pour être mise en œuvre. Cela pourrait constituer un frein pour les dirigeants épuisés par la crise et désespérément à la recherche de résultats rapides à moindre coût.
Alors comment et quand le faire ?
La meilleure approche comme souvent pourrait être un mélange des deux scénarios : d’une part lancer un projet court terme visant à produire des résultats très rapidement en visant les ‘quick wins’, en trouvant des pistes innovantes d’amélioration du modèle existant, en cherchant des partenariats, des nouveaux marchés/usages pour les produits et services … et d’autre part lancer un projet stratégique à moyen terme qui développerait le nouveau modèle de fonctionnement de l’entreprise en capitalisant sur les bonnes pratiques du passé et sur les leçons tirées des solutions expérimentées en temps de crise, avant de le mettre en œuvre le plus rapidement possible.
Pour ce faire, il faudra d’abord une forte dose de courage et de résilience !
Il faudra aussi maximaliser l’utilisation des différents subsides et possibilités d’aides financières disponibles dans le marché.
Et pourquoi pas, se faire aider dans cette transformation qui pourra difficilement être prise en charge uniquement par les équipes internes, déjà fortement mobilisées pour la chasse aux ‘quick wins’ et les opérations ?
Ne pas oublier la conduite du changement qui sera bien nécessaire à la mobilisation des équipes probablement très éprouvées lors des derniers mois.
Le COVID-19 a provoqué une mobilisation exceptionnelle de toutes les parties : ‘tous ensembles contre le virus’. Il faut profiter de ce ‘momentum’ pour agir maintenant, dans quelques mois cette motivation pourrait être retombée.